Friday, December 21, 2007

Canada, le premier fournisseur de pétrole des E.U.?

Je dois admettre que la chose m'a surpris. Jusqu'à maintenant, je croyais que l'Arabie Séoudite était le principal exportateur de produits pétroliers vers les E.U. (États-Unis). Pas du tout, comme l'indique le Energy Information Administration (Lien vers la source).

« En 2006, environ 60 % du pétrole consommé aux États-Unis était importé de l'extérieur du pays. Le pétrole brut représentait 82 % des importations de pétrole et environ 66 % du pétrole brut traité dans les raffineries américaines était importé. » (ma traduction)

Les 10 principaux pays exportateurs de pétrole vers les E.U., ci-bas, comptent pour 81 % du total du pétrole importé aux E.U.

Maintenant, supposons qu’en 2006, le Canada aurait exporté un million de barils de pétrole additionnels vers les E.U. (suite à une réduction de la dépendance au pétrole au Canada ou d’un accroissement de la production, ou les deux…). Cela constituerait environ 50 % de plus que la production réelle de 2006. Si l’on suppose ensuite que les E.U. aurait toujours consommé 12.4 millions de barils par jour en 2006, de quels pays ces derniers auraient-ils reduit leur importation?

Je suggérerais alors de suivre une approche éthique; en utilisant le 2007 Freedom Index (Lien vers la source), réduisons donc l’importation du top 10 au prorata de leur importation réelle de 2006, pondérée par le facteur de « liberté » du pays exportateur. Un pays qualifié de « libre » (« free ») ne serait pas touché par une réduction des importations. Un pays « partiellement libre » (« Partly free ») verrait l’importation américaine réduite d’une fois son pourcentage 2006 d’importation. Un pays « non libre » (« Not free ») verrait l’importation américaine réduite de deux fois son pourcentage.
L’idée étant de pénaliser les pays non libres et bonifier les importations depuis les pays libres.

Après redistribution, voici ce à quoi ressemblerait notre graphique pour 2006 :

À court terme (moins de 5 ans), une augmentation de 50 % des exportations vers les E.U. ne semble pas irréaliste si des mesures locales de conservation d’énergie sont prises. Avec les nombreux projets d’exploitation pétrolière débutant partout au Canada, une augmentation de production semble aussi relativement simple.
Mais, puisque mon chiffrier de calcul est déjà prêt, pourquoi ne pas essayer un scénario où une administration américaine aurait, pour une question de sécurité nationale, pris des mesures significatives pour augmenter l’importation de pétrole provenant du Canada? (Imaginez votre propre scénario; la Feds qui paierait pour la plomberie, qui subventionnerait le développement au Canada, etc.). Supposons maintenant une croissance de 100 % des importations américaines de pétrole en provenance du Canada. En tenant tous les autres facteurs comme étant stables, voici le portrait pour 2006 :Bien entendu, ce scénario est théorique. Dans la « vraie » vie, tout ne serait pas si simple. Par contre, l’idée est qu’avec un baril de pétrole a près de $100 et des ressources énormes encore a developper dans un pays ami et libre, les E.U. ont beaucoup d’espace de négociation s’ils désirent une plus grande indépendance vis-a-vis certaines nations avec lesquelles ils préféreraient ne pas être associé de trop près.


Et pour nous Canadiens, ce sont de bonnes nouvelles. Si vous êtes un partisan du Protocole de Kyoto, c’est maintenant le temps de faire pression pour un accroissement de l’exportation de pétrole vers les E.U., balisé par des politiques environnementales. Si les Américains décident de ne rien faire pour réduire leur dépendance au pétrole à court terme, n’est-il pas mieux que le Canada soit leur partenaire? Il sera alors beaucoup plus facile de contrôler les pratiques environnementales de l’industrie pétrolière que de souhaiter, dans l’autre cas, que l’Arabie Séoudite le fasse.

Et pour ceux qui ne supportent pas le Protocole de Kyoto, je vous laisse avec ceci… ka-ching!