Tuesday, January 08, 2008

La carte électorale du Québec doit etre réformée

Durant les dernières élections provinciales au Québec, quelque chose a piqué ma curiosité : on a vu plusieurs annonces et discussions publiques au sujet d'initiatives et politiques ciblant les « régions ». Ceci semble être un thème récurrent et un thème que j'ai beaucoup de difficulté à assimiler d'un point de vue économique.

D'un point de vue démographique, les régions rurales Quebecoises sont en déclin et depuis un bon bout de temps maintenant. Ci-bas, vous trouverez la représentation graphique des données du dernier recensement (2006) de Statistiques Canada.




Tel qu'indiqué dans le document titré « Population and Dwelling Counts » et comme c'est le cas pour les autres provinces, le Québec s'urbanise (ou, plutôt, se "banlieusardize"). Les agglomérations urbaines sont les centres majeurs de l'emploi, de l'immigration et de la croissance.

Lorsque j'ai cartographié ces variations de population en rapport avec leur district électoral, voici le résultat obtenu pour la période 1996-2005 (le vert représente un accroissement de la population, jaune est stable, et le rouge représente une décroissance) :



Pour en revenir à mon questionnement original sur les annonces gouvernementales de nouvelles infrastructures et autres investissements « créateurs d'emplois »; pourquoi ce phénomène se produit-il?

À première vue, il semblerait que les régions soient essentiellement surreprésentées politiquement par rapport à leur véritable poids démographique. Regardez les quelques exemples sur le tableau suivant :


Il est clair que, avec seulement 66 % de la taille moyenne des districts électoraux Quebecois, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et Iles-de-la-Madeleine obtiennent près de 40 % plus de représentation que ce que justifie leur population.

Cette surreprésentation cause un phénomène politique particulier; les régions deviennent les endroits parfaits pour investir des dollars de marketing électoral. Bien que ces régions furent les moteurs économiques du passé, il est maintenant moins évident que, dans une économie du savoir, elles puissent encore rester compétitives. Les ressources humaines qualifiées sont plus rares vu la non-proximité des universités, les infrastructures coutent plus cher à maintenir puisqu'elles servent un plus mince bassin de population, les synergies inter-compagnies sont moins évidentes, etc.

Bien entendu, il y a toujours des justifications importantes à vouloir exploiter les ressources naturelles qui se trouvent dans tous les coins du Québec. Mais le marché lui-même pourra s'en occuper lorsque les prix internationaux le dicteront.

Pour éviter de voir le gouvernement intervenir pour générer de l'emploi artificiellement la ou le marché et la population a deja parlé, il me semble logique de reformer la carte électorale pour refléter la vraie nature du Québec telle quelle est et telle qu'elle évolue en 2008. Cela implique une représentation politique des régions proportionnelle à leur poids démographique qui diminue.

Le changement sera aussi le bienvenue d'un point de vue démocratique.


Sources:
http://en.wikipedia.org/wiki/Quebec_general_election%2C_2007

La carte electorale vient du site Web "Affaires municipales et Régions Québec" (http://www.mamr.gouv.qc.ca), ou j'ai coloré les MRCs.

La premiere carte est une adaptation de: Statistics Canada, 2007, Population and Dwelling Counts - 2006 Census, Catalogue no. 97-550-XIE, page 43.

Electoral districts population from Directeur General Des Elections du Quebec (2007). Averages are the author's calculations.